— « Personne ne touchera à Kavya ni au bébé ! Arrêtez ça tout de suite, je vous en supplie !»
Mme Kamala Devi a tenté de me repousser :
— « La coutume exige qu’on les emmène immédiatement à la rivière… »
Je rejetai le linceul blanc, étourdie de rage :
Quelle coutume autorise une jeune mère à pleurer la nuit sans appeler une ambulance ?
Quelle tradition interdit à une mère d’emmener sa fille à l’hôpital ?
J’ai composé le 112. Le ton de l’opératrice était posé mais ferme malgré l’urgence :
— « Une équipe à proximité arrive bientôt. »
J’ai alors composé le 181, le numéro d’assistance téléphonique pour les femmes. Dix minutes plus tard, une voiture de la police de l’Uttar Pradesh, en provenance du commissariat de Ramnagar, est arrivée dans la cour. Le sous-inspecteur Verma et deux policières en sont sortis et ont ordonné l’arrêt immédiat des rites et la rédaction d’un rapport.
« La famille a présenté les certificats de naissance et le dossier de suivi de grossesse. Qui s’est occupé d’elle la nuit dernière ? A-t-on appelé l’ambulance ? » a demandé Verma.
Rohit Yadav, le mari de Kavya, transpirait et ne cessait de jeter des coups d’œil à sa mère. Mme Kamala a murmuré :
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